Genève : Antoine et Vincent permettent aux artistes de s’envoyer en l’air, en toute sérénité
Antoine et Vincent sont âgés de 27 ans tous les deux, pas spécialement fêtards mais désireux d’innover : ils ont choisi de créer une entreprise spécialisée dans l’événementiel. Moon music fait voler les artistes au-dessus des spectateurs.
Antoine et Vincent sont Haut-Savoyards. Si, à la vie, ils sont cousins, en affaire ils sont associés. Depuis 18 mois maintenant, les deux entrepreneurs travaillent sur un projet ambitieux : Moon music. « On n’est pas spécialement fêtards ou amateurs de clubbing, on va plus facilement vers les festivals, les événements en extérieur », introduit Antoine. Et c’est bien une envie de « faire autrement » qui motive aujourd’hui les deux compères. « Aujourd’hui, on constate que le monde du spectacle a du mal à se réinventer et on perd vraiment ce lien humain, souvent dans un festival ou un concert, on voit l’artiste sur un écran géant, car les scènes sont super loin », poursuit l’un des associés.
Une première exceptionnelle, en Italie
Alors pour reconnecter le public et les artistes, les deux cousins se sont creusé la tête. Et l’idée de Moon Music a germé très tôt dans l’esprit de Vincent Archenault. « J’ai fait mes études à l’Insa Lyon (école d’ingénieurs, ndlr) et dès que je pouvais travailler sur ce projet lors de mes cours, je m’y mettais », indique-t-il. Ainsi, le projet de faire voler des artistes prend peu à peu forme au gré des réflexions multiples. Car placer un artiste dans une sellette de parapente puis l’envoyer dans les airs grâce à un ballon dirigeable, il fallait y penser, sans pour autant négliger tous les aspects sécuritaires du processus. Quant à ce qui les a propulsés eux sur le devant de la scène, c’est un long travail de recherches, afin que les artistes se produisent dans de bonnes conditions et pour vendre le concept aux producteurs de spectacles, à travers le monde. « Il nous fallait une première représentation, pour prouver que tout se passait bien », admettent les deux associés. Et cette première date, ils l’ont réalisée en Italie, dans la vallée d’Aoste, lors d’un carnaval (équivalent d’un festival, en France). « Pour cette première, nous étions 18 à s’assurer que tout aille bien. Car le ballon ne fait pas que voler, on peut aussi le faire descendre grâce au travail coordonné de cordistes professionnels et faire en sorte que l’artiste soit juste au-dessus des spectateurs, voire au milieu de la foule », décrit Vincent Archenault.
« Le monde du spectacle peine à se réinventer aujourd’hui »
Maintenant que la machine est lancée, les deux entrepreneurs sont sereins et peuvent présenter cette réussite aux différents prospects qui étaient en attente. Des festivals, en France et en Suisse, sont d’ores et déjà intéressés pour reprendre cette scénographie. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que cette solution permet aux organisateurs de gagner du temps sur le montage d’une scène. Notre installation se transporte facilement et surtout, c’est une véritable innovation, le monde du spectacle peine à se réinventer aujourd’hui. » Et pas besoin d’avoir des aptitudes particulières pour les artistes qui souhaiteraient bénéficier du dispositif. « Nous les briefons et ça les oblige à avoir une gestuelle différente (les artistes sont assis, ndlr), mais ceux qui ont testé nous ont dit qu’ils avaient adoré l’expérience. » Et pour les deux cousins, l’expérience de l’entrepreneuriat est un énième moyen de rendre fiers leurs proches, ces derniers les soutiennent dans cette entreprise un peu folle de faire voler des artistes.
Une deuxième œuvre qui en appelle toute une galaxie¨
Pour compléter leur offre, les deux entrepreneurs ont imaginé une autre œuvre, il s’agit d’une station. Immobile, elle permet aux spectateurs de naviguer autour. Ainsi, ces derniers sont immergés dans une expérience multisensorielle et deviennent acteurs du spectacle auquel ils assistent. Là encore, Antoine insiste sur l’innovation dans le monde du spectacle. « Le numérique, c’est bien. Mais il faut réussir à reconnecter les humains entre eux. Nous, on ne se retrouve plus dans les spectacles où il y a une scène qu’on voit de loin et des écrans toujours de plus en plus géants. » Désormais, les deux associés vont devoir négocier avec les plus grands organisateurs d’événements afin de vendre un ou plusieurs produits de leur invention. À terme, ils espèrent pouvoir créer une galaxie. Grâce à plusieurs ballons, posés de manière astucieuse dans l’espace, il se pourrait que l’immersion du spectateur soit encore plus importante. Enfin, pour que l’expérience soit complète, Antoine et Vincent ont travaillé sur toutes les formes d’art (statique ou en mouvement) pour permettre la diversité dans les propositions et pas seulement proposer à des DJ ou des acrobates de se produire. Antoine imagine déjà valoriser des sculptures grâce aux différents dispositifs qu’il imagine et invente.